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DRAÂ EL-MIZAN LYCÉE SAID HAMDANI
Les professeurs protestent
La situation devient de plus en plus intenable dans les établissements scolaires. Où va l'école algérienne?
La violence sous toutes ses formes se répand au quotidien, engendrant l'anarchie, l'indiscipline, le manque de respect et la perte des bonnes habitudes d'antan. Avant-hier, 45 professeurs de ce lycée sur les 60 qu'il compte ont décidé de tirer la sonnette d'alarme en observant une journée de protestation. " C'est une décision prise en assemblée générale sans l'intervention d'aucun syndicat. Vous voyez, nous vivons le calvaire dans cet établissement. Cela va de mal en pis. C'est grâce à notre volonté et à notre conscience que nous arrivons à maintenir l'ordre dans les classes. Vraiment, c'est une anarchie qui ne dit pas son nom. Les grévistes ne sont que des contractuels ", nous dira un protestataire. Et à un autre d'ajouter: " nous ne savons pas quoi faire d'autant plus que la réglementation ne permet même pas d'exclure un élève. Parfois, on a peur même de faire passer un élève en conseil de discipline de peur d'être violenté à l'extérieur de l'établissement. Personne ne pourra nous défendre". "Nous avions quelques petits problèmes mais ils étaient à la limite de la correction. Et puis, jamais un élève ne levait sa main pour agresser un enseignant. C'était un lycée qui avait fonctionné durant des années avec un internat pour filles. Il y avait quand même du respect. Et quand j'entends aujourd'hui que des professeurs ne sont pas laissés donner leurs cours, vraiment, j'ai des pincements au cœur", regrettera un enseignant en retraite ayant exercé dans cet établissement. Il faut dire que ce lycée comme beaucoup d'autres manque d'encadrement. S'il y a quelques années, il fonctionnait avec deux surveillants généraux, aujourd'hui, il n'y en a aucun. D'ailleurs, c'est le cas du lycée Ali Mellah qui n'a plus de surveillant général et de censeur depuis le départ de ce dernier en retraite. Ces grévistes appellent les responsables concernés à prendre les mesures qui s'imposent parce que la situation interpelle tout le monde (parents, responsables, société civile) et avant qu'elle ne devienne incontrôlable. Si des agressions étaient évitées à maintes reprises, ce ne serait que grâce à la sagesse des enseignants dont la plupart ont un capital d'expérience assez considérable.
Amar Ouramdane
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